[poème] Au bout de l'aiguille

J'ai écrit pas mal de poème entre les années 1998 et 2004 parce que je déprimais gravement.
Aujourd'hui que je vais mieux, j'ai perdu de ce beau lyrisme mélancolique.

Je vous mettrais petit à petit des poèmes que j'ai écrit en ces heures troublées.

En voici déjà un :

Au bout de l'aiguille

Pourquoi faut-il sur Terre
Garder toujours le sourire ?
Alors qu'en fuyant la misère
On finit tous par partir.

Les chevaux du temps
Ont tout piétiné.
Ils m'ont laissée, oubliée,
Devant les géants.

Je doute que ma place
Soit ici mieux qu'ailleurs;
Qu'en dessous de la glace
Je trouverais meilleur.

A la fin du sommeil
Et au-delà de la peur,
Faudra-t-il que je meurs
Ou bien que je m'éveille ?

---------------------------------------------------

Y love yt!

Puisque j'ai au moins un fan (lol), je continue.

Le poème que je vais mettre aujourd'hui fut écrit pour le premier (et seul) gothique avec qui je suis sortie. C'était un grand brun aux yeux bleus d'une érudition impressionnante.

A ce jour, nous ne sommes plus ensemble. C'était un beau rêve. Ce que j'avais oublié c'est qu'on ne peut pas être heureux dans un rêve, on peut juste se réveiller.

Petit bout de poésie incarné

Un beau matin, le Créateur se surpassa;
Et s'inspirant de la perfection, il te fit toi.
Entre nous l'amitié s'est tout de suite installée,
Mais est-ce que ça s'arrêtait là en vérité ?

Tes yeux sont comme deux perles
Et en m'y penchant pour boire,
J'ai vu une petite chandelle
Brûler seule au milieu du noir.

Elle faiblit quand le soleil pleut
Mais sait aussi embraser mon coeur...
Comment peux-tu, en te forçant si peu,
Briser ma carapace de l'intérieur ?

Je n'aurais jamais espérer faire ton bonheur;
Alors quand j'ai senti l'extrême douceur
Qui émanait de ton envoûtante voix,
J'ai cru, à tord, que tu te raillais de moi.

A présent je peux me dénuder sans peur
Et en silence, je passe aux aveux:
Même si tu es loin de mes yeux
Tu es tout contre mon coeur.

Je t'offre ce tout petit poème
Pour te rappeler que je t'aime.


-----------------------------------------------------------------------

J'ai bien aimé le premier, mais le deuxième je l'adooooooore. Il est magnifique. Bravo!

Je vais un peu casser l'ambiance en disant que je trouve le 2e poème un peu mièvre... mais bon, le sujet l'explique peut-être !

Un des vers m'a néanmoins fait penser à une strophe du très beau poème d'Aragon "Les yeux d'Elsa" :

"Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir s'y mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'en perds la mémoire"

Enfin je crois que c'est ça, je cite de tête. Moi qui n'ai vraiment aucune affinité avec la poésie, je trouve ce poème magnifique...

J'adore le premier, notament pour le rythme des vers. Le second est pas mal non plus :D

sweetsisterselfdestruct a écrit:

Un des vers m'a néanmoins fait penser à une strophe du très beau poème d'Aragon "Les yeux d'Elsa" :

"Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir s'y mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'en perds la mémoire"

C'est cela.
Enfin, l'illustre Aragon n'a rien inventé. Je n'ai pas eu besoin de connaître son poème pour comparer le bleu des yeux de Guillaume à un point d'eau (et la rime était facile).

Lequel vais-je vous donner à lire encore ?

Le premier me semble discontinu, des images un peu troubles qui demande reflexion avant de saisir le sens profond.
Le sond plus lyrique, plus doux, plus charmant, plus long aussi me plait d'avantage pour tout es c'es qualités...

Voilà quelques vers que je viens d'écrire là, juste comme ça. Je ne sais pas quoi en penser. Ai-je vraiment perdu mon lyrisme d'antan ? A-t-il muté ? En meilleur ? En pire ?


Avances dans le vent et respires les mélodies de l'avenir
Humblement ressents en la terre les pas de tes ancêtres
Qui partirent conquérants vers un monde où bâtir.
Pleures sur les mers de chaos qui transportèrent tes pairs par milliers
Entends dans les bois la douce mélopée du passé qui pose ses pins en maître
Intense et ardente la chaleur de la flamme que ton espoir à embraser.

Ecoutes dans le lointain le futur de cet oiseau et compares le à toi
Sens-tu le décor vivre puis mourir sous chacun de tes pas ?
Tu fais parti de l'avenir en tant que descendance
Vis pour servir ces plaines qui mourront quand tes fils auront enfanté
Et qu'à plusieurs reprises les larmes auront coulées
Dans la cruelle et temporelle danse.

C'est plus mûr, plus recherché.
Des mots touchants, imagés, avec beaucoup de connotations. C'est un style plus fleuris, plus imposant... Mais un détails m'a choqués... Tu parles de fils qui enfenteront...

Dieu que la mutation de notre futur sous ta plume est chocante.

Le verbe "enfanter" était aussi une image ha ha ^^ Ce serait drôle sinon